mardi 12 mars 2013

Détournement d'images à des fins pédagogiques - 1

C'est en bidouillant Photoshop que je me laisse aller à mes pensées vagabondes. Je me suis demandée de quelle façon lier ma passion pour le fétichisme des pieds et mon intérêt grandissant pour la gynarchie. Est-ce que je pourrais utiliser ce blog en mélangeant des photos glanées sur le Net et des textes que j'aimerais partager avec vous mes chères sœurs ?

Je vous propose donc à chaque ajout de nouvelles images, des extraits d'œuvres qui me semblent intéressantes. Nous allons commencer par la lecture de SCUM Manifesto de Valérie Solanas et la définition de l'opprimée par Christiane Rochefort. Je suis partie de l'édition que nous offre gentiment Zanzara Athée et comme elle l'écrit dans ses brochures "le photoco-pillage tue le marché du livre. Le marché du livre ? Qu'il crève."

Définition de l'opprimée

Il y a un moment où il faut sortir les couteaux. 
C'est juste un fait. Purement technique. 
Il est hors de question que l'oppresseur aille comprendre de lui-même qu'il opprime, puisque ça ne le fait pas souffrir : mettez-vous à sa place.
Ce n'est pas son chemin.
Le lui expliquer est sans utilité.
L'oppresseur n'entend pas ce que dit son opprimée comme un langage mais comme un bruit. C'est dans la définition de l'oppression.
En particulier les "plaintes" de l'opprimée sont sans effet, car naturelles. Pour l'oppresseur il n'y a pas oppression, forcément, mais un fait de nature.
Aussi est-il vain de se poser comme victime : on ne fait par là qu'entériner un fait de nature, que s'inscrire dans le décor planté par l'oppresseur.
L'oppresseur qui fait le louable effort d'écouter (libéral intellectuel) n'entend pas mieux.
Car même lorsque les mots sont communs, les connotations sont radicalement différents. C'est ainsi que de nombreux mots ont pour l'oppresseur une connotation-jouissance, et pour l'opprimée une connotation-souffrance. Ou : divertissement-corvée. Ou : loisir-travail. Etc. Allez donc causer sur ces bases.
C'est ainsi que la générale réaction de l'oppresseur qui a "écouté" son opprimé est, en gros : mais de quoi diable se plaint-elle ? Tout ça, c'est épatant.
Au niveau de l'explication, c'est tout à fait sans espoir. Quand l'opprimée se rend compte de ça, il sort les couteaux. Là on comprend qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Pas avant.
Le couteau est la seule façon de se définir comme opprimée. La seule communication audible.
Peu importent le caractère, la personnalité, les mobiles actuels de l'opprimée.
C'est le premier pas réel hors du cercle.
C'est nécessaire.

Christiane Rochefort















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