Pour vous souhaiter une bonne Saturnale, la fête du solstice d'hiver, la païenne que je suis vous offre ce bouquet de fleurs.
Je baiserai tes mains et tes divins pieds nus, Et nos cœurs pleureront de s'être méconnus, Pleureront les mots vils et les gestes infâmes. Des vols s'attarderont dans la paix des chemins... Tu joindras la blancheur mystique de tes mains, Et je t'adorerai, dans l'ombre où sont les âmes.
vendredi 23 décembre 2011
jeudi 22 décembre 2011
Ephémère cadeau de Noël
Sur les Champs, je marche derrière elle. Elle trottine devant moi en faisant de petits claquements secs avec les talons de ses chaussures, on dirait un cliquetis de claviers d’ordi clic,clic,clic,clic,clic … mais où va-t-elle ainsi ? Mes oreilles séduites par le rythme de cette musique commencent a caler ma propre démarche sur la sienne. Je ne regarde maintenant rien d’autres que ses pieds, chaussés pour se protéger, ne pas se blesser, ne pas se mouiller, en principe, car maintenant il pleut fort ! De grandes flaques se forment sur le goudron faisant luire les trottoirs et les caniveaux se remplissent. Je me surprends a imaginer que quand elle va rentrer, elle va vite quitter ses chaussures et, dans la salle de bains bien chaude, longuement sécher ses pieds et chacun de ses orteils humides avec soin dans une douce serviette en nid d’abeille et qu'elle ferait ça devant moi et peut-être pour moi! Mais elle continue a marcher avec opiniâtreté, dans une direction et avec un but qu’elle seule connaît. Sautant une flaque, brusquement elle traverse la chaussée et sur le trottoir de l'autre côté de l'avenue, elle s’engouffre dans la station Georges V devant le Lido. J’accélère, je dévale l’escalier, je l’aperçois encore au loin mais, le temps de passer la porte automatique, d’éviter quelques passants et je la perds! Quel couloir a-t-elle pris ? je scanne du regard sans succès autour de moi. Je vais jusque sur le quai. Je ne la vois pas, ni sur le quai d'en face. Perdue ma marcheuse! Je ressors, pas envie du Métro. Envie de marcher pour continuer a être encore un peu avec ma passagère de cette pluie de Noël …
mardi 20 décembre 2011
Le modèle
Photo Willy Ronis
"J'ai froid au cul, j'ai des fourmis dans la jambe gauche, c'est insupportable! j'en ai assez de ce job!et puis je commence a regretter le temps où j'étais pudique. Depuis que je fais ces poses, j'ai l'impression que je suis comme Suzanne au bain livrée aux regards de concupiscents vieillards... je n'aime pas tous ces yeux qui me scrutent, ces regards en coin, ces clignements d'yeux pour "prendre les mesures" avec un crayon entre les doigts et le pouce qui sert de réglette, ces soupirs d'élèves dépités qui n'arrivent pas a dessiner, ces chuchotements, ces ricanements, ces phrases toutes faites du genre " le modèle on ne le voit pas charnellement, on le dessine!, c'est professionnel!" tu parles! c'est pour ça que par réflexe professionnel ils viennent tous me regarder de plus près, de tellement près que je sens leur souffle sur ma peau, enfin eux ils ne me touchent pas! pas le droit! par contre ce petit satyre de prof avec ses rondeurs, sa barbiche et ses polos rayés de marin breton, il n'hésite pas, pour montrer aux élèves où s'attache l'épaule, le sein, a dessiner d'un doigt les lignes de mon corps...
La seule qui trouve grâce à mes yeux c'est Sophie, toute mignonne dans son coin. Elle ne parle jamais, elle dessine, taille ses fusains sur un papier émeri, souffle légèrement sur son dessin pour faire s'envoler l'excédent de poussière de charbon de bois, remonte ses lunettes d'un geste rapide et essuie ses mains charbonneuses sur son tablier bleu. La première fois que j'ai fait cet atelier, elle a été tellement impressionnée de me voir me déshabiller devant tout le monde que ses joues se sont empourprées brusquement et qu'elle a baissé les yeux ... Je la trouve si mignonne que je ne vois pas d'inconvénients à ce qu'elle s'assoit au pied de l'estrade où je pose pour faire des croquis de mes pieds. Un jour, Sophie s'excusa doucement "c'est difficile a dessiner les pieds, un pensum pour les peintres!" et je veux bien la croire! tous ces tarses, métatarses, ces petites phalanges qui ont un alignement particulier et peuvent rendre un pied hellénistique ou romain selon la longueur des doigts ont l'air bien complexes a rendre crédibles sur un papier Ingres !
La seule qui trouve grâce à mes yeux c'est Sophie, toute mignonne dans son coin. Elle ne parle jamais, elle dessine, taille ses fusains sur un papier émeri, souffle légèrement sur son dessin pour faire s'envoler l'excédent de poussière de charbon de bois, remonte ses lunettes d'un geste rapide et essuie ses mains charbonneuses sur son tablier bleu. La première fois que j'ai fait cet atelier, elle a été tellement impressionnée de me voir me déshabiller devant tout le monde que ses joues se sont empourprées brusquement et qu'elle a baissé les yeux ... Je la trouve si mignonne que je ne vois pas d'inconvénients à ce qu'elle s'assoit au pied de l'estrade où je pose pour faire des croquis de mes pieds. Un jour, Sophie s'excusa doucement "c'est difficile a dessiner les pieds, un pensum pour les peintres!" et je veux bien la croire! tous ces tarses, métatarses, ces petites phalanges qui ont un alignement particulier et peuvent rendre un pied hellénistique ou romain selon la longueur des doigts ont l'air bien complexes a rendre crédibles sur un papier Ingres !
Parfois elle s'approche et je vois bien qu'elle regarde mes pieds d'une certaine façon. J'ai déjà vu ce regard aux enfants devant une vitrine de friandises. Je me dis que peut-être elle a envie de les sucer, de les croquer! mais je crois qu'elle ne le ferait jamais même si nous étions seules dans l'atelier ... elle n'ose même pas me regarder dans les yeux. Moi, je trouve que les siens sont très doux avec leur couleur noisette derrière les grosses lunettes d'écaille blonde. "Sophie, un de ces jours regarde moi vraiment, je te dirais d'un regard que tu es belle et que je poserais volontiers en séances privées pour toi pour que tu étudies comme tu voudras mes pieds..."
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Willy Ronis
lundi 19 décembre 2011
(Lettre à Mathilde Papillon)
Connais-tu, chère Mathilde, ces pages de
Restif de la Bretonne, dans « Aventures des plus jolies Femmes de l’Âge présent
», dans lesquelles l’écrivain fait part de son fétichisme pour les pieds ?
J’aime toujours lire et relire ces lignes écrites par cet auteur. À mon
institutrice du cours préparatoire, qui a éveillé en moi, sans le savoir, mon
penchant pour ce joli membre ; à Mademoiselle Ava Swan, Maîtresse Cathy et
Maîtresse Salammbô qui furent les confidentes de mes pensées ainsi que les
reines qui ont accepté de me donner leurs pieds à embrasser, sans me juger ; à
Reine Azure, qui m’a la première tendu la main en m’invitant à vivre près
d’elle ; à toi ma chère Mathilde qui me donne régulièrement la possibilité
d’honorer le peton que tu as si mignon. Sans vous, je ne serais pas si heureuse.
Moins ou plus, différente ou radicalement autre, empêtrée dans d’insolubles
contradictions, le corps et l’esprit entièrement recouverts par le refoulé.
Surprises de rencontres, nécessités de
déterminations puissantes, force du destin et autres croisements singuliers qui
tracent les hasards objectifs. À toi, donc, ma chère Mathilde, je veux te dire
aujourd’hui ce que je dois à l’amie que tu es devenue et à la soirée que nous
avons passé toutes les deux. Dans la nuit, longue et blanche, comme tu t’en
souviens, entre le champagne de l’immédiat et le chocolat chaud du petit matin,
avant le retour chez Reine Azure et les pas fatigués dans les rues de Paris,
les conversations, tes réflexions sur les plaisirs, ta philosophie hédoniste et
l’acceptation de soit pour parvenir sans complexe aux choses qui sont faites
pour nous.
Reine Azure nous domine : elle est heureuse.
Toi et moi, nous nous soumettons et nous le sommes aussi. Je suis pressée de
vous retrouver, mon séjour à Albi se passant bien lentement sans vous.
Je t’embrasse bien affectueusement.
Clara
I’m a slave for you
« Travail » ; Parmi les définitions qu’en
donne le dictionnaire, il y a celle-ci : « Discussion, délibération préparant
des résolutions ». Au fond, c’était ça mon job : assister à des réunions.
Certaines formelles, d’autres non. Ce jour-là – dehors c’était une claire
matinée de septembre, d’une délicatesse presque printanière – je participais à
un petit-déjeuner de travail, dans un grand hôtel de la rue de Rivoli. Une
réunion informelle dans un cadre blanc et or, glacé et solennel. La parité y
était respectée : Quatre bonshommes pour une femme ! Les trois dominés
opinaient au soliloque du mâle Alpha. Assise entre ce dernier et un jeune cadre
dynamique ayant forcé sur le Drakkar Noir, je vis fondre sur moi l’ennui comme
le chocolat sur la poire Belle Hélène…
- Nous sommes passés d’une situation stable à une instable…- … on ne peut plus extrapoler à partir de…- Cet ordre de Goldman a vraiment foutu la merde !- … monter jusqu’à ce taux de…- … offre à 8 ½…
Je me sentais peu à peu céder à la torpeur,
comme enveloppée d’un brouillard tiède qui estompait lentement les voix et les
visages. J’étais lasse de ces voix et de ces visages. Je n’en pouvais plus de
la Banque…
Je laissais errer mon regard sur les clients
de l’hôtel occupés à petit-déjeuner, lorsque soudain une jeune femme m’apparut
! Elle fit son entrée dans la salle, d’une démarche rythmée de Salomé. Une
hippie-chic, à la blondeur de blé, aux pommettes marquées qui suggéraient des
origines slaves. Elle s’installa à la première table libre, juste à côté de la
nôtre. Sa robe à volants – d’une simplicité très recherchée – se mêlait à la
blancheur de la nappe. L’Inconnue se tenait en vis-à-vis, les jambes croisées
sur un fauteuil Louis Quelque Chose. D’emblée mon œil se porta sur son pied
suspendu qu’elle balançait d’une souple et lente rotation de la cheville. Et
quel pied ! Grec ; Gracieux et fluide ; La lactescence veinée de bleu de sa
cambrure dans le treillis de cuir d’une sandale dorée ; Ses orteils semblables
à des perles roses, couleur de la lune naissante, aux ongles subtilement
nacrés. Je le dévorais des yeux, excitée et affolée. Affolée que l’humidité de
mon regard puisse trahir une autre humidité. Ma géographie interne se délitait.
Le sang me battait les tempes pour mieux refluer vers les zones inférieures de
ma personne. Je n'étais plus que tension et désir brut. Je voulais pourtant
détourner le regard. Mais irrésistiblement le claquement de la fine semelle du
nu-pied contre son talon me ramenait à l’objet de mon désir, mieux que ne l’eût
fait un fouet qui claque ! Ce talon, de la nuance exacte du lait fraise, que ne
pouvais-je le porter à ma bouche… Mais ce pied en tous points admirable finit
par se cacher dans les plis de la nappe. Rideau ! Mon regard remonta alors le
long du corps gracile de l’Inconnue, de ses bras nus au fin duvet blond. Je me surpris à jauger le volume des
seins sous la cotonnade d’une blancheur éclatante. Son cou. Sa bouche… Lorsque
je me vis prise dans le rayon limpide et froid de ses prunelles d’un bleu
violent ! L’Inconnue me scannait sans complexe, d’un air amusé.
Je devins très rouge, vous savez.
Judith d'O
mardi 13 décembre 2011
Hammam
La lumière diffuse avec peine depuis les fenêtres hautes des murs. Tout autour des femmes, les carreaux de céramique au décor de fleurs d'Iznik sont animés par leurs reflets quand elles circulent nues près des bassins. Leurs peaux, douces et odorantes du sucre brûlant utilisé pour l'épilation, se frôlent. Les gouttelettes d'eau qui ruissellent sur le corps de l'une se marient un court instant avec les perles de sueur d'une autre qui sort de la vapeur. Les murs renvoient des mots pourtant chuchotés et les éclats de rire des femmes qui s'ébattent dans l'eau chaude sous le regard sévère des plus vieilles qui sont déjà rhabillées et s'en vont en bougonnant. C'est l'heure exquise du Hammam loin de la vie, loin de l'ennui, qui rapproche les peaux, qui autorise les gestes et étouffe les soupirs de plaisirs sensuels dans cet après midi entre femmes.
Aristide Maillol, Peintre et Sculpteur français, 1861-1944
Dina Vierny, son modèle préféré
http://www.museemaillol.com/le-musee-maillol/le-musee-de-paris/
Les filles, je ne vous ferais pas la liste de tous les jardins publics parisiens et en régions où se trouvent installées des sculptures d'Aristide Maillol mais sachez que ces merveilles de bronze ou de marbre sont en général de bonnes tailles ! Partez à leur recherche ! Cela peut faire l'objet de ballades sympas. Ensuite, vous pouvez toujours essayer de leur sucer les doigts de pieds en cachette des gardiens des squares et jardins! Peut-être une nouvelle expérience ?
lundi 12 décembre 2011
Mon apprentissage
Un jour, Judith m'apprendra les sports de combats. J'ai hâte d'être initiée, car sous mes aires virgiliens, se cache une excitée furieuse. En garde !
samedi 10 décembre 2011
Éloge de la quarantaine
Là où triomphe les femmes et les valeurs
féminines, l’homme réagit à leur supériorité et opère à la lumière de la raison
retrouvée. Éloigner pour toujours l’idée que la gente féminine est dépendante
du désir masculin et prouver par des intentions quotidiennes que je souhaite
définitivement rendre hommage aux reines convaincues et aux princesses à
convaincre.
C’est ainsi que Reine Azure a persuadé Sabah,
sa femme de ménage, la quarantaine magnifique, qui était venue pour la soirée,
de se laisser aller à un plaisir qu’elle n’aura jamais chez elle. Reine Azure
lui assura qu’elle lui donnerait le contrôle de la soirée de demain si elle
acceptait de se faire adorer comme une reine par Clara et moi.
Hésitante parce que intimidée, elle s’asseyait
dans le fauteuil et entreprit de retirer ses bottines, ses chaussettes. Elle
posait devant elle, sur la table basse, ses pieds délicats dont elle écartait
les orteils pour les soulager de leur enfermement de sa longue journée.
Lorsque je me suis approchée de ses doigts de
pied, je me suis mis à les humer, car j’aimais leur odeur de cuir chaud. Au
contact de ma joue sur sa voûte plantaire, j’ai adoré leur moiteur et lorsque
j’entrepris de passer ma langue entre ses orteils, j’ai aimé les voir s’agiter.
Elle fermait les yeux et était dans le ressenti. Il était évident, à la voir,
qu’elle jubilait et savourait cet instant avec bonheur. Alors que moi, je me
délectais à sucer son talon. Clara de son côté m’imitait avec gourmandise sur
l’autre pied.
Lorsque ces instants furent terminés, Sabah
promit à Reine Azure de passer beaucoup plus souvent et surtout de revenir
demain pour la soirée qui lui est dédiée.
Le Musée du Louvre
Madame Récamier, Jacques-Louis David (1800) |
Portrait de Juliette Récamier assise, par le baron Gérard (1802) |
Au musée du Louvre, j’ai depuis toujours une
affection particulière pour les peintures d’Élisabeth Vigée Le Brun ou pour le
rococo de Fragonard et de François Boucher. Les lumières éteintes, lorsque
demeurent les veilleuses et, vraisemblablement, le ronronnement presque félin
des caméras de surveillance, je voyais surgir ces jeunes filles américaines,
dans la salle des peintures de l’École française. Elles tournèrent autour de
nous, pour passer en revue chacune des toiles et finirent pour quelques-unes à s’asseoir
sur les bancs au milieu de cette grande salle.
C’était l’été qui justifiait leur accoutrement
très décontracté ! Elles étaient vêtues de camisettes ou de débarder, de
"pantacourts", de shorts ou de jupettes assez courtes, chaussées de
claquettes, de tongs ou de tennis légères. Je voyais Clara, qui, du coup, ne
s’interressait plus à la peinture, mais tournait dans la salle pour regarder
les parties dénudées de leur anatomie.
Devant le tableau de Madame de Récamier, j’eus
donc une idée et je décidais de m’asseoir près d’elles en prenant Clara par la
main. Je lui imposais de s’agenouiller devant moi. Je voyais ainsi, qu’elle
commençait à être gênée et jetait des regards inquiets à ces adolescentes, qui
étaient médusées par la scène qui se présentait à leurs yeux.
Je la pris par les cheveux, pour lui faire
baisser la tête afin qu’elle embrassât mes sandales. Elle me déchaussa puis je
pus jouer avec mes pieds sur son visage. Elle se retourna, allongée sur le dos,
je lui demandais de sortir sa langue et lui ordonna de lécher tout ce qui se
présentait devant sa bouche, dans laquelle je venais de cracher avec dépit.
Je m’amusai ainsi avec elle, jusqu’au moment où
l’une de ces jeunes filles décida de retirer ses tennis et présenta son pied
moite à côté du mien pour le faire pourlécher à Clara. D’un seul coup,
l’initiative de la première influença toutes les autres et elles se mirent tout
autour de ma pauvre soumise et lui présentaient leurs pieds, leurs orteils et
leurs talons. Je la voyais se faire écraser par des dizaines de petons de
toutes tailles qui l’assaillaient.
Ce chahut déclencha la curiosité d’une
gardienne du musée qui mit fin à cet amusement. C’était dommage, mais je vis
Clara fuir dans les autres pièces pour échapper à la moquerie féminine.
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