jeudi 22 décembre 2011

Ephémère cadeau de Noël


Sur les Champs, je marche derrière elle. Elle trottine devant moi en faisant de petits claquements secs avec les talons de ses chaussures, on dirait un cliquetis de claviers d’ordi clic,clic,clic,clic,clic … mais où va-t-elle ainsi ? Mes oreilles séduites par le rythme de cette musique commencent a caler ma propre démarche sur la sienne. Je ne regarde maintenant rien d’autres que ses pieds, chaussés pour se protéger, ne pas se blesser, ne pas se mouiller, en principe, car maintenant il pleut fort ! De grandes flaques se forment sur le goudron faisant luire les trottoirs et les caniveaux se remplissent. Je me surprends a imaginer que quand elle va rentrer, elle va vite quitter ses chaussures et, dans la salle de bains bien chaude, longuement sécher ses pieds et chacun de ses orteils humides avec soin dans une douce serviette en nid d’abeille et qu'elle ferait ça devant moi et peut-être pour moi! Mais elle continue a marcher avec opiniâtreté, dans une direction et avec un but qu’elle seule connaît. Sautant une flaque, brusquement elle traverse la chaussée et sur le trottoir de l'autre côté de l'avenue, elle s’engouffre dans la station Georges V devant le Lido. J’accélère, je dévale l’escalier, je l’aperçois encore au loin mais, le temps de passer la porte automatique, d’éviter quelques passants et je la perds! Quel couloir a-t-elle pris ? je scanne du regard sans succès autour de moi. Je vais jusque sur le quai. Je ne la vois pas, ni sur le quai d'en face. Perdue ma marcheuse! Je ressors, pas envie du Métro. Envie de marcher pour continuer a être encore un peu avec ma passagère de cette pluie de Noël …

1 commentaire:

  1. Les moments les plus courts, sont aussi les plus intenses. Leur souvenir nous entête et nous rêvons d'immanence.

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