Connais-tu, chère Mathilde, ces pages de
Restif de la Bretonne, dans « Aventures des plus jolies Femmes de l’Âge présent
», dans lesquelles l’écrivain fait part de son fétichisme pour les pieds ?
J’aime toujours lire et relire ces lignes écrites par cet auteur. À mon
institutrice du cours préparatoire, qui a éveillé en moi, sans le savoir, mon
penchant pour ce joli membre ; à Mademoiselle Ava Swan, Maîtresse Cathy et
Maîtresse Salammbô qui furent les confidentes de mes pensées ainsi que les
reines qui ont accepté de me donner leurs pieds à embrasser, sans me juger ; à
Reine Azure, qui m’a la première tendu la main en m’invitant à vivre près
d’elle ; à toi ma chère Mathilde qui me donne régulièrement la possibilité
d’honorer le peton que tu as si mignon. Sans vous, je ne serais pas si heureuse.
Moins ou plus, différente ou radicalement autre, empêtrée dans d’insolubles
contradictions, le corps et l’esprit entièrement recouverts par le refoulé.
Surprises de rencontres, nécessités de
déterminations puissantes, force du destin et autres croisements singuliers qui
tracent les hasards objectifs. À toi, donc, ma chère Mathilde, je veux te dire
aujourd’hui ce que je dois à l’amie que tu es devenue et à la soirée que nous
avons passé toutes les deux. Dans la nuit, longue et blanche, comme tu t’en
souviens, entre le champagne de l’immédiat et le chocolat chaud du petit matin,
avant le retour chez Reine Azure et les pas fatigués dans les rues de Paris,
les conversations, tes réflexions sur les plaisirs, ta philosophie hédoniste et
l’acceptation de soit pour parvenir sans complexe aux choses qui sont faites
pour nous.
Reine Azure nous domine : elle est heureuse.
Toi et moi, nous nous soumettons et nous le sommes aussi. Je suis pressée de
vous retrouver, mon séjour à Albi se passant bien lentement sans vous.
Je t’embrasse bien affectueusement.
Clara
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